Sylvie Tschiember est plasticienne, membre de Protestantisme et Images, de la Fraternité des veilleurs et prédicatrice. À travers ses œuvres, elle associe foi et expression plastique afin de communiquer par des mots, des couleurs et des formes la Parole qui fait vivre.
D’origine parisienne, d’une mère luthérienne et d’un père réformé, Sylvie Tschiember a toujours baigné dans le protestantisme. Après des études à l’école des Beaux-Arts, Sylvie a enseigné les arts plastiques au collège et au lycée à Quimper où elle vit depuis 40 ans. À 37 ans, elle s’inscrit à la Faculté de théologie à Paris où elle obtient un certificat d’études religieuses. Mariée et mère de deux enfants, Sylvie Tschiember, aujourd’hui retraitée, peint et expose en Bretagne et à Paris.
Une double quête
Ma démarche se veut épurée de toute tentation de représentation au niveau spirituel et esthétique, confie-telle. Un dialogue s’établit entre ma toile et l’affirmation de la présence de de la présence invisible de Dieu. Je ne veux pas figer le Créateur dans une forme ou dans une autre alors que lui, ne l’est pas. C’est une double quête personnelle, celle de ma foi et celle de l’art en particulier. Sylvie Tschiember travaille toujours à partir des textes bibliques. En bonne plasticienne, elle varie les techniques artistiques : peintures, collages, grattages, perçages, installations, gravures… Elle utilise de multiples matériaux : bois, verre, papier, plexiglas, fer… Malgré des gestes précis mais souvent destructeurs (déchirer, rayer, raturer, recouvrir…), une évidence s’opère dans le lâcher prise. S’installe alors un processus de renouveau et d’inattendu. Mon travail est réduit à la simple expression d’écrire la Parole de Dieu sur différents supports, certains mots sont cachés, d’autres révélés, juste des mots qui nous interpellent, nous animent, nous relèvent, nous conduisent.
Une rencontre avec Dieu
Son imagination et sa force créatrice rejoignent la force interpellatrice des paroles bibliques, celles de Jésus, des apôtres, des disciples, des prophètes, où de simples croyants et personnes en proie au doute… Les créations de Sylvie Tschiember se situent dans la ligne de cette « nuée de témoins » : c’est une voix qui parle, murmure, crie, chante, loue, la force de cette Parole qui est « Bonne Nouvelle » parce qu’elle vient d’ailleurs, du plus profond de nous comme du plus lointain, de là d’où nous venons comme de là où nous allons. Parole que certains, comme Sylvie Tschiember, nomment Dieu, en donnant à voir et à imaginer la forme que pourrait prendre cette Bonne Nouvelle de Dieu, inscrite à la fois au cœur de notre monde et dans le monde de notre cœur. L’art non figuratif est libre et autonome du point de vue philosophique et esthétique. Chacune de mes toiles est comme une quête spirituelle, une prière, un abandon, une rencontre avec Dieu. Calvin dit que les seules images visibles de Dieu sont les sacrements, le baptême et la Sainte-Cène ; Dieu est présent, mais invisible à ces deux moments. Je souhaite que l’œuvre interroge le spectateur par cette part de vide, cette place inoccupée qui accueille Dieu.