Une brigade de la PJ mène l’enquête sur le meurtre de Clara, une jeune femme de 21 ans, brûlée vive dans la nuit du 12 octobre. Rapidement, plusieurs suspects sont identifiés mais l’enquête piétine…
L’idée originale, et géniale, du film, c’est de raconter une enquête sur un meurtre qui ne sera pas élucidé. C’est annoncé dès le début du film ! Il paraît que c’est le cas de 20% des meurtres commis en France chaque année… L’enjeu dramatique du film n’est donc pas de savoir qui est le coupable puisqu’on ne le connaîtra pas. Il s’agit plutôt de vivre l’enquête de l’intérieur, et de voir ses effets sur les enquêteurs eux-mêmes.
On suit en particulier deux inspecteurs : Yohan, qui vient de prendre la succession du chef de brigade parti à la retraite, un homme discret et peu bavard, qui évacue les tensions accumulées en faisant chaque soir des tours à vélo sur un vélodrome ; l’autre, c’est Marceau, un inspecteur expérimenté, à l’humour pince sans rire, mais qui peut s’emporter parfois, qui cache sa détresse personnelle et finit par se confier à Yohan sur son couple qui est en train d’éclater.
Le film est un véritable thriller psychologique, où la tension monte au fur et à mesure des fausses pistes, des espoirs déçus, des frustrations et des colères des enquêteurs, le tout sur fond de violences faites aux femmes. Et plus largement sur la question des relations femmes-hommes, et des à priori qui ont la vie dure concernant les enquêtes sur les féminicides (est-ce qu’elle ne l’aurait pas un peu cherché quand même ?) On entend des interrogations légitimes : “Pourquoi ce sont majoritairement les hommes qui commettent les crimes et que ce sont aussi majoritairement des hommes qui doivent les résoudre ?” Ou comme le résume Yohan, hanté par ce crime non-résolu : “j’ai l’impression que ce sont tous les hommes qui ont tué Clara”, et de conclure : “Il y a quelque chose qui cloche entre les hommes […]