Elle a ainsi activement participé, à partir des années 1920, à la réinsertion des détenus du bagne de Guyane et à sa fermeture définitive, en 1953. Une action portée en particulier par Charles Péan durant plus de vingt ans.
Si l’indifférence de l’opinion publique au sort des détenus du bagne de Guyane n’est pas totale avant les années 1920, le reportage qu’y réalise Albert Londres en 1923 rencontre un fort retentissement. Ce cri d’alarme est relayé par d’autres voix, en particulier par l’Armée du Salut, dont l’action sociale en France se développe à cette époque. En 1928, le gouvernement l’autorise à mener sur place une enquête sur les conditions de vie des forçats ; ce sera le combat du jeune Charles Péan. Polyglotte et animé d’un grand esprit d’ouverture, ce dernier se découvre une vocation de salutiste à 18 ans et entre à l’école des cadets des officiers de l’Armée du Salut.
« Ces malheureux sont en moi, je porte leur misère »
Dans son rapport, publié plus tard sous le titre Terre de bagne, Charles Péan décrit les conditions indignes de vie, la corruption et l’injustice du bagne et souligne la nécessité d’implanter une œuvre sociale. Dans les années qui suivent […]