Il aura révolutionné la pratique, notamment en étant au plus près de ses sujets. Le photographe américain William Klein, qui par ailleurs était aussi peintre et réalisateur, est mort le samedi 10 septembre, à Paris, où il s’était installé depuis les années 1950. Il avait 96 ans. Pionnier de la street photography, il n’avait pas de règle, ni limite, dans un domaine de la photographie pourtant codifié.
Photo vivante
“Dans ce type de photographie de rue, le photographe se met souvent en retrait, il se cache pour capter les scènes. Mais lui, il va directement sur le trottoir, il fonce sur les gens. Cela a donné naissance à une photo extrêmement brutale, mais extrêmement vraie, vivante”, explique à France Info Alain Genestar, directeur de la rédaction de Polka, un magazine spécialisé. Mais William Klein était aussi un photographe de mode. “Plutôt que de faire des photographies dans les studios, il a installé les mannequins dans la rue. Il avait un téléobjectif et personne ne voyait qu’il était en train de photographier une scène de mode. Cela donnait une vie extraordinaire à ses photos”, poursuit Alain Genestar.
Comme le rappelle Libération, William Klein est l’auteur de livres de photographies mythiques : on pense à New York (ville où il est né le 19 avril 1926), Rome, Tokyo, Moscou… autant de grandes villes qui ont croisé l’objectif du célèbre photographe. “C’était un visionnaire à tous points de vue, qui faisait fi des codes sociaux et artistiques de son époque pour se frayer un chemin singulier tant dans son travail commercial que dans ses projets personnels, et sur tous les supports”, écrit l’International Center of Photography de New York sur son site. Et d’ajouter : “Innovateur et intransigeant, il a ouvert d’innombrables portes aux créateurs d’images”. L’art et la photo ont perdu une éminente figure, celle d’un des Américains les plus Français.