A Ferrières, la fête débutera le vendredi 10 août par la découverte du Musée « emballé » par Claude Viallat, le peintre nîmois, qui a remis en cause les matériaux traditionnels avec le mouvement « Supports / Surface ». Y aura-t-il des bâches industrielles avec la fameuse « forme » chère au peintre ? Ou des objets plus fragiles, mais intemporels, avec du bois, du fil à plomb… ? Surprise, surprises…

Des films sur le thème « Exils et refuge »

Après les discours, la soirée sera dans le thème « Exils et Refuge » avec deux films, entrecoupés d’un repas inédit. « Brooklyn », de John Crowley, évoque une jeune femme, déchirée entre ses racines irlandaises et attirée par le Nouveau Monde, symbolisé par ce quartier mythique new-yorkais. Ce film ébauche les prémices de l’émancipation féminine par le travail et nous fait découvrir le « melting-pot » américain. Le second film, « Bienvenus », de Rune Denstad Langlo, sorti en 2016, est un film drôle sur un sujet grave : l’accueil d’immigrés, par un hôtelier plutôt hostile, donne lieu à des saynètes farfelues. Un plaidoyer humaniste, une fable politique grinçante et pourtant tendre, autour des préjugés envers les étrangers qui tombent à mesure que chacun se connaît mieux.

Les débats seront dans le pré

Le samedi 11 août, les « débats seront dans le pré », de 15 h à 18 h, avec des ateliers où chacun pourra nourrir sa réflexion. Adeline Grand-Clément, maître de conférences d’histoire grecque à Toulouse, nous fera découvrir « l’origine des dieux », notamment en Grèce : ils sont dans la cité, partout présents et pourtant invisibles, panthéon ouvert, malléable et sans cesse recomposé, en fonction des lieux, périodes ou contextes. Patrick Cabanel, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, parlera des « violences de religion » : croisades, fanatisme, inquisition… Quelles sont les racines de cette folie des haines religieuses et comment en est-on arrivé à la cohabitation actuelle, de l’édit de Nantes à la loi sur la laïcité ? Michel Miaille, professeur émérite de droit et de science politique, se penchera sur l’apport des protestants à cette conquête de paix qu’est la laïcité, et s’interrogera sur les débats actuels qui traversent la société, entre les tenants d’une évolution de la loi de 1905 et ceux qui considèrent qu’elle doit rester sur ses fondamentaux.

Le samedi soir, on prendra l’apéritif, on se restaurera et on fera la fête avec le groupe « Original Jazzpirine Quartet » : on écoutera, on dansera, on trépignera, on swinguera… au son du jazz des Années Folles, de Sydney Bechet, Duke Ellington, Louis Armstrong…

Le dimanche 12 août à 16 h, Olivier de Robert, le conteur pyrénéen « à la grande carcasse et à l’accent où roulent les galets » nous « fera attraper les mots et les histoires qui s’envolent » dans une prestation originale. On se dira au revoir… et à l’année prochaine dans la joie et la bonne humeur !