Au XVIe siècle, la Réforme ne modifie pas le rôle traditionnel des femmes, limité aux tâches ménagères et à l’éducation des enfants. Mais leur engagement religieux, la lecture de la Bible qui leur ouvre la porte de l’éducation, le spectacle des persécutions qui conduisent quelques-unes au martyre vont modifier leur statut. Des femmes de la noblesse, sensibles aux idées nouvelles, les propagent autour d’elles.
Au XVIIIe siècle, pendant la Guerre des Camisards, certaines femmes deviennent prophétesses et entretiennent une ardente ferveur religieuse et guerrière dans les Cévennes. C’est la figure de Marie Durand (1711-1776) qui reste après la Révocation le symbole de la fidélité à la foi réformée.
Dès la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe, sous l’influence du grand mouvement de foi et d’engagement social qu’est le Réveil, les femmes protestantes vont participer aux mouvements d’éducation, de secours et d’émancipation féminine.
Au milieu du XXe siècle, s’inscrivant dans le grand mouvement de revendication des femmes né aux Etats-Unis, des théologiennes françaises vont initier une relecture de la Bible, dénonçant l’image dominante de la paternité de Dieu, justifiant par ses caractéristiques masculines la domination des femmes par les hommes, et leur autorité dans la famille et l’Eglise. Peu à peu, le protestantisme reconnaît aux femmes la possibilité d’avoir de vraies responsabilités dans l’Eglise et d’accéder au ministère pastoral. […]