Dans le silence apaisant du temple de Saint-Légier, l’heure est à la contemplation. Dans le chœur, le triptyque de Roger Gerster. Les principales étapes de la Passion du Christ y sont représentées à l’instar de la prière au mont des Oliviers, la flagellation, la crucifixion et la mise au tombeau. À l’âge de 18 ans, le jeune homme s’attelle à ce triptyque et le terminera deux ans plus tard. « Le revoir me procure systématiquement une émotion particulière, confie aujourd’hui l’artiste de 84 ans. C’est une époque tellement lointaine et en même temps, c’est moi. » L’œil aiguisé du peintre se fixe un instant sur les arbres peints sur l’un des volets. « En ce moment, je travaille beaucoup sur la thématique de l’arbre, précise le natif de Vevey. Je ne les peins désormais plus ainsi, toutefois l’esprit est intact. »
Toujours en création, en ébullition, l’artiste ne cesse de peindre, de sculpter, de dessiner. « Je travaille 24 heures sur 24. La peinture est une évidence, je ne l’ai pas choisie, elle s’est imposée à moi. » Quand il a cinq ans, sa mère expose dans […]