Même si certaines images et certains propos font mal au protestant évangélique que je suis, et malgré quelques bémols, il faut reconnaître que le documentaire est très bien produit et réalisé, très documenté, et ouvre un débat nécessaire. Mais tout d’abord, pourquoi ce titre racoleur et globalisant ? Il prête le flanc à tous les raccourcis et donne à penser que le documentaire va encore présenter les évangéliques de la façon caricaturale et sans nuance dont on a l’habitude de les voir dans les médias en France. Les deux premières minutes du premier épisode ne m’ont d’ailleurs guère rassuré… avec ces fameuses images habituelles qui m’agacent, sur fond de musique qui fait peur.
Mais il ne faut pas s’arrêter là et continuer de regarder, la suite en vaut la peine. En effet, lorsqu’on en vient à présenter les évangéliques, leurs origines dès la Réforme au XVIe siècle et leurs principales caractéristiques, le ton change. On comprend ensuite que la démarche est avant tout historique, et défend la thèse – intéressante – selon laquelle il y a, dès le début de son histoire, deux évangélismes. L’un est ouvert, pluraliste et progressiste, avec par exemple la figure historique de Roger Williams, ardent défenseur de la liberté religieuse et de la séparation entre la religion et l’État. L’autre est rigoriste et conservateur. C’est cet évangélisme-là qui sera au coeur […]