Prix Nobel de littérature en 2022, l’autrice et féministe française Annie Ernaux a publié Journal du dehors en 1993. Elle y raconte la vie quotidienne entre Paris et Cergy-Pontoise. Son texte a donné l’idée à la Maison européenne de la photographie (MEP) de mettre des tirages sur les mots de l’écrivaine. Au nombre de 150, ils montrent des fragments de vie : un trajet en RER, des vues de supermarché, des scènes immortalisées dans des salons de coiffure, etc., précise franceinfo.

Intitulée “Extérieurs, Annie Ernaux & la photographie”, l’exposition est visible jusqu’au 26 mai 2024 à la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris. Même si le texte a été publié il y a vingt et un ans, l’exposition colle toujours à l’actualité. Il y est, en effet, question d’inégalités, de violence sociale ou encore de stéréotypes de classe.

De simples situations quotidiennes

Lorsqu’elle a écrit Journal du dehors, Annie Ernaux était une des rares à s’intéresser à la banlieue. Elle a pris le soin de décrire de simples situations quotidiennes, des paroles, des choses qu’elle a vues. “Il me semble que je voulais ainsi retenir quelque chose de l’époque et des gens qu’on croise juste une fois, dont l’existence nous traverse en déclenchant du trouble, de la colère ou de la douleur”, expliquait-elle alors.

Sorte de journal intime puisqu’il dévoile des pans de la vie d’Annie Ernaux qui habitait alors à Cergy-Pontoise, il propose aussi des portraits des habitants des zones nouvelles de l’époque. Mais c’est également un essai sociologique, dont les courtes descriptions très précises s’apparentent à un récit photographique.

À Paris, Tokyo et Saint-Pétersbourg

Lorsqu’elle a réalisé l’exposition, Lou Stoppard, commissaire, s’est demandé s’il était possible de voir un texte. En résidence à la MEP, elle a pu choisir parmi 24 000 œuvres photographiques pour trouver les plus adaptées aux descriptions d’Annie Ernaux. Celles de 29 photographes ont été retenues. Elles ont été prises en région parisienne, à Tokyo, mais aussi dans des zones pavillonnaires de l’Ouest américain ou encore à Saint-Pétersbourg.

Toutes les informations pratiques en cliquant ici.