Des protestants « entrepreneurs »
Concernant les universités, ils ont (dès le XVIIIe siècle dans les pays anglo-saxons, à la fin du XIXe siècle en France) contribué à leur modernisation, se préoccupant par exemple d’y introduire un enseignement technique.
Concernant la vie économique, ils ont manifestement pris leur part dans le développement du capitalisme industriel occidental moderne, moderne parce que fondé sur l’organisation rationnelle du travail.
En France, il suffit de penser, dès le XVIIe siècle, aux grands noms de la marine marchande et de l’industrie navale, (ceux-là qui se sont opposés aux projets de la monarchie, visant à tirer parti de l’acquis pour créer une flotte militaire) et au XIXe siècle à nombre de dirigeants de l’industrie textile et lainière, de l’industrie sidérurgique naissante, ou des banques d’affaires, celles qui ont su encourager, par leur politique de crédit, des innovations industrielles déterminantes (Oberkampf, Schlumberger, Peugeot, de Dietrich, Hottinguer, Odier, Bungener, Courvoisier, Mallet, Haviland, Vieljeux, Delmas, etc, les familles connaissant de nombreuses alliances entre elles). D’une manière générale, les protestants ont connu de grandes réussites industrielles en Allemagne, aux Pays-Bas, en Angleterre où la Révolution industrielle a commencé (l’économiste Adam Smith avait, on le sait, reçu une formation de théologien), et bien sûr aux États-Unis. […]