Sous Henri IV et Louis XIII, cinq duchés-pairies (le sommet de la hiérarchie nobiliaire) ont été créés pour des protestants, dont celui de François de Bonne, plus connu sous le nom de duc de Lesguidières, qui fut pratiquement le maître du Dauphiné jusqu’à sa mort en 1626. Grand chef de guerre et bâtisseur mais aussi calculateur et opportuniste, il ambitionnait de recevoir l’épée de connétable – la plus haute charge militaire, équivalent de commandant en chef des armées du roi – et a anticipé l’affaiblissement du parti huguenot en France en acceptant de se convertir au catholicisme.
Un chef reconnu
Après un début d’études de droit, le goût des armes et le besoin d’argent poussent ce fils de petite noblesse dauphinoise à se lancer dans la carrière militaire, où il excelle rapidement. Débutant sous le règne d’Henri III, il participe aux guerres de religion et devient le chef reconnu des protestants du Dauphiné dès 1584. Peu après l’avènement d’Henri IV qu’il a connu très jeune à Paris au collège de Navarre, François de Bonne est nommé commandant général du roi pour le Dauphiné et s’empare de […]