Rappeler le travail du pasteur, c’est comprendre pourquoi la Fondation John Bost répond encore aujourd’hui aux besoins d’accueil des plus vulnérables.

Le projet de création d’un musée a démarré dans les années 70. En effet, M. Rouverand, directeur de la Fondation à l’époque, demandait dans une note si, dans les pavillons et les greniers, il y avait des documents intéressants concernant John Bost et le commencement des asiles. Cette volonté de raconter l’histoire à travers des objets et des écrits avait abouti à la création d’un musée. L’occasion de se rappeler le parcours de Jean-Antoine, né le 4 mars 1817 dans le canton de Berne en Suisse et prénommé John par son père pasteur lors d’une mission en Angleterre, où le prénom Jean était compris comme celui d’une fille.

Du mobilier ancien, des photographies, des registres, des courriers, constituaient petit à petit une collection. Le temps qui passe, les déménagements, les restructurations de pavillons ont à la fois révélé des trésors cachés mais également fait disparaître certaines traces du passé.

Ces collections s’enrichissent aujourd’hui encore par des dons. Des descendants de la famille Bost, des professionnels ou des « anciens » de la Fondation remettent à l’institution des archives personnelles liées à son histoire.

Un travail de fond

Les conditions étaient réunies pour élaborer le projet du nouveau musée « Maison John et Eugénie Bost ». Un travail de fond sur les archives de la Fondation a été mené par la Société de l’histoire du protestantisme dans la vallée de la Dordogne, avec un long travail de numérisation de la revue trimestrielle Notre Prochain parue depuis 1913 et des rapports annuels de l’œuvre (accessible depuis le site chroniquesprotestantesvalleedordogne.org) et par la responsable des archives historiques de la Fondation. Nous disposions de toute la documentation nécessaire pour raconter l’histoire commencée en 1844, alors que John Bost était appelé par la paroisse protestante du village de Laforce en Dordogne. Le parcours muséographique raconte l’histoire pour inviter le visiteur à comprendre également les missions de la Fondation John-Bost aujourd’hui.

« L’héritage est transmis également à travers tous les échanges et les rencontres avec les résidents, les professionnels et les amis fidèles de la Fondation. »

Rappeler comment John Bost accueillait de façon empirique des centaines de personnes, expliquer qu’il répondait aux besoins qui s’imposaient sur place, qu’il plaçait la dignité de la personne rejetée au centre de l’œuvre, c’est comprendre pourquoi la Fondation aujourd’hui encore répond aux besoins d’accueil des plus vulnérables et implante des structures au plus près des familles.

Également un musée d’art

La « Maison John et Eugénie Bost » est également aujourd’hui un musée d’art. Elle a pour vocation de mettre en valeur des créations artistiques des résidents. Nous souhaitons, avec leur accord, constituer un fonds d’art et exposer davantage leurs œuvres. Des acquisitions pourront être régulières. Ces collections sont inventoriées et protégées.

Parallèlement à l’inauguration du musée est sortie en librairie une bande dessinée : John Bost un précurseur. La plume de Vincent Henry et le crayon de Bruno Loth racontent à leur tour l’aventure de ce pasteur et le pinceau de Geneviève Marot complète le tout par des visages et des moments de vie à la Fondation aujourd’hui.

Alors oui, l’héritage est transmis par ces outils culturels mais il l’est également à travers tous les échanges et les rencontres avec les résidents, les professionnels et les amis fidèles de la Fondation.

Retrouvez les informations sur le musée et la BD sur le site maisonbost.com ou au 05 53 22 25 59.

Christian Galtier, directeur du musée Maison John et Eugénie Bost