Depuis la mort de son père, Minato est élevé par sa mère seule. Son comportement est de plus en plus préoccupant et inquiète sa mère. Elle décide alors d’en parler à la directrice de l’école de son fils. Tout semble désigner Monsieur Hori, son professeur, comme responsable dans cette affaire. Il aurait humilié Minato et même levé la main sur lui. Mais l’équipe éducative ne semble pas mesurer l’importance de l’affaire. 

L’innocence propose un récit complexe, avec un scénario habile, pour un drame poignant. L’histoire est en effet racontée selon plusieurs points de vue différents. On est d’abord du côté des adultes, avec la maman puis le professeur, puis du côté des enfants. Chaque récit apporte son lot de révélations et de fausses pistes, jusqu’au récit du point de vue des enfants. Alors tout s’éclaire et on comprend ce qui s’est réellement passé. 

Tout en étant pleinement ancré dans la culture japonaise, en évoquant en particulier sa culture de l’honneur et de la honte, le film aborde des questions universelles. Il parle en effet de mensonge et de vérité, de rumeurs et de secrets, d’innocence et de culpabilité. Il parle des faux semblants des adultes et de la cruauté des enfants. Il évoque cette période assez insaisissable de l’adolescence, ou plutôt la pré-adolescence, période insaisissable tant pour les pré-adolescents eux-mêmes, en quête d’identité, que pour les adultes qui peinent à les comprendre. Le titre original du film, Kaibutsu (Monstre), traduit mieux que le titre français les enjeux du récit. Car il est bien question de monstres, de ce qui interpelle, dérange ou fait peur. Que ce soit dans la perception de soi, ou dans le rejet ou les accusations des autres.  

Toutes ces questions sont abordées […]