Thèrèse Glardon, bien connue des lecteurs de Hokhma, a été professeur d’hébreu biblique à la Faculté de Théologie de Lausanne ; elle a écrit notamment « Ces crises qui nous font naître » et « Ces Psaumes qui nous font vivre ». Elle anime encore des sessions d’hébreu dans le cadre de l’Atelier Romande des Langues bibliques ».
Relevons tout de suite qu’il s’agit d’un commentaire de type spirituel et non d’un commentaire exégétique : il a été publié dans la collection de la « Petite Bibliothèque de Spiritualité » et non dans celle des « Commentaires de l’Ancien Testament ». Cela n’empêche pas la professeure émérite d’hébreu de donner ici et là des explications éclairantes sur le texte original : par exemple, sur l’âme (nefesh) (p. 55), la racine connaître, yad‘a (p. 63), la traduction difficile de 6,12 (p. 192), la mandragore (p. 211), etc. On sent, derrière son commentaire une bonne connaissance de la littérature spécialisée sur le sujet, mais elle fait aussi appel à des auteurs très variés des traditions juive et chrétienne : elle cite souvent les mystiques chrétiens, comme sainte Thérèse d’Avila ou saint Jean de la Croix, Maître Eckart, mais aussi, à l’occasion, des Pères de l’Église comme Maxime le Confesseur, Grégoire de Nysse, Grégoire de Naziance, Augustin ; elle fait appel à la tradition juive qui situe la lecture du Cantique à l’occasion de la fête de Pâque, au hassidisme avec Rabbi Nahman de Braslaw, sans oublier les théologiens et spirituels modernes comme, par exemple, Vladimir Lossky. Le tout est harmonieusement mis au service de son exposition du texte.
Thérèse Glardon propose d’abord une traduction suivie, presque complète, du Cantique des cantiques, qu’elle reprendra ensuite par petites sections dans le commentaire. Elle suit le découpage en dix chants proposés par R. Tournay et adopté par la Bible de Jérusalem (éd. de 1998).
Son commentaire existentiel est à la fois spirituel et psychologique ; il ne tente pas de créer un scénario dramatique comme celui imaginé par