Essai

Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre, Delphine Horvilleur, Grasset, 2024, 150 p., 16 €.

On connaît bien Delphine Horvilleur, femme rabbin appartenant à l’organisation juive libérale Judaïsme en mouvement. Ses textes sont pleins de sensibilité, habités de souvenirs et d’images hauts en couleur et illustrés de touches exégétiques. Une Juive non orthodoxe telle qu’on les aime.

Dans Comment ça va pas ? elle développe sa réaction après le 7 octobre qu’elle a très mal supporté du fait du mal fait à son peuple et de la réaction violente du gouvernement d’Israël en place. Dans ses conversations avec ses grands-parents, avec les antiracistes, Rose, une vieille dame qu’elle visitait alors qu’elle allait mourir, avec ses enfants et même avec le messie, elle nous dit son malaise, ses contradictions, sa mauvaise conscience et ses doutes faces à l’horreur.

Je vois les images du Proche-Orient, le drame des uns et des autres. Evidemment, ma douleur se nourrit de tous les désespoirs, de ces deuils infinis d’Israël, de ces cris des mères palestiniennes, de toutes ces vies brisées dont il faudrait pouvoir raconter une à une l’histoire.

Les arguments des uns et des autres s’accompagnent toujours d’un mais (…des femmes juives ont été violées… mais le sort des enfants de Gaza est terrible…mais… »).  Elle convoque alors son grand-père qui lui disait que « mais » est une conjonction de coordination. « Mais  »ou » est donc Ornicar ? » Qui est cet Ornicar, où se cache-t-il ? On attend Ornicar comme on attend le Messie.

Mashia’h en hébreux veut aussi dire « être en conversation »…  « À défaut de se parler, aucune rédemption possible ».

Solidarité

L’hospitalité au cœur d’une aventure en terre aixoiseUn collectif accueille des migrants. Christiane Batteau, Jean-Paul Herman, Brigitte Hess, Geneviève Lemaignan-Maquet. Préface de Patrice Cartier, coll. « Questions contemporaines », L’Harmattan, 2023, 268 p., 25 €

Quand, en 2015, j’ai entendu parler plus précisément de l’afflux de demandeurs d’asile, je me suis adressée à mon Église pour aider et agir. Celle-ci m’a orientée vers le Collectif Agir (dont elle fait partie), nouvellement constitué d’environ 200 bénévoles.

Agir vient de publier un livre qui raconte extrêmement bien la petite et la grande Histoire du drame de l’immigration, et de toute cette humanité qui a permis la constitution du Collectif.
J’y ai retrouvé cette […]