Pasteur au charisme exceptionnel, Marc Bœgner est une des grandes figures du protestantisme français contemporain. Fédérateur de ses diverses sensibilités, il y assume très tôt des charges importantes. Pendant la guerre de 1940-1945, au nom de la Fédération Protestante de France, il a lutté contre les mesures discriminatoires frappant en particulier les Juifs. Et il a porté sa vie durant une « exigence œcuménique » qui fait de lui un véritable pionnier du rapprochement entre les Églises chrétiennes.
Les études et la première paroisse
Marc Boegner est né à Épinal en 1881. Son père Paul Boegner et sa mère Jenny Fallot étaient d’origine alsacienne mais de tradition réformée. En raison des affectations successives de son père qui était préfet, il fait ses études secondaires à Orléans puis à Paris. Il est très marqué par l’influence de son oncle, le pasteur Tommy Fallot (1844-1904), et empêché par sa mauvaise vue de préparer l’École Navale, il se décide après ce qu’il appellera lui-même sa « conversion », à faire sa théologie. Il fait ses études à la faculté de théologie protestante de Paris. Elles sont interrompues par son service militaire en 1901-1902. Après la soutenance de sa thèse sur les catéchismes de Calvin en juillet 1905 et sa consécration, il est nommé pasteur à Aouste-sur-Sye (Drôme) où Tommy Fallot avait été pasteur pendant 9 ans avant sa mort. Dans cette modeste paroisse de campagne, Marc Boegner inaugure un ministère fondé sur l’humilité, l’écoute et le rassemblement dans une même foi, des hommes et des idées. […]