Les compétences de Luther
Luther fait ses études académiques à l’université d’Erfurt dont les enseignements sont fortement marqués par l’humanisme. Il y acquiert une bonne connaissance de l’hébreu, du grec et du latin, même s’il n’a pas en ces matières la virtuosité de Melanchthon et de tous ceux qu’il a associés à son entreprise de traduction. Il a par ailleurs une connaissance très fine et attentive de la langue allemande, qu’il s’agisse de ses usages quotidiens, politiques ou diplomatiques :
« Dans ma traduction de la Bible, je me suis efforcé de parler un allemand pur et intelligible. Souvent, il nous est arrivé d’être à la quête d’une expression pendant quatre semaines sans être heureux dans nos recherches. (…) Aussi n’ai-je pas travaillé seul : partout j’ai recruté des auxiliaires. J’ai tâché de parler allemand, non grec ou latin. Or pour parler allemand, ce n’est pas des textes de langue latine qu’il faut interroger. La femme dans son ménage, les enfants dans leurs jeux, les bourgeois sur la place publique, voici les docteurs qu’il faut consulter : c’est de leur bouche qu’il faut apprendre comment on parle, comment on interprète : après cela ils vous comprendront et il sauront parler votre langue. » (Luther, Epître sur l’art de traduire et sur l’intercession des saints, 1530) […]