Si #Metoo a libéré la parole des femmes et remis sur le métier l’inlassable combat pour l’égalité des sexes, les hommes ne sont pas épargnés. Face aux revendications des unes, les autres ne se reconnaissent de loin pas tous dans l’image du prédateur ou du misogyne. Les lignes bougent, les repères s’estompent et les hommes s’interrogent sur leur identité.
Dans le vaste chantier de la déconstruction et de la reconstruction masculines, une vingtaine de théologiennes et théologiens ont réouvert leur bible pour décortiquer les figures masculines et trouver des pistes, réunies dans l’ouvrage «Une Bible. Des hommes», codirigé par Denis Fricker et Elisabeth Parmentier. Jésus, ses disciples, Paul de Tarse, mais aussi Joseph, Samson et Job, aucune figure mythique n’est épargnée.
L’idée peut paraître saugrenue: écrits des mains des hommes, les textes bibliques n’ont-ils pas eu de cesse de servir l’idée d’une supériorité de l’homme sur la femme? Que nenni! La Bible n’est pas uniquement un guide du parfait machiste, ni un manifeste du bon usage du patriarcat. Au grand étonnement de la dizaine de duos de contributeurs mixtes et œcuméniques de l’ouvrage qui fait suite à «Une bible des femmes», les figures masculines bibliques révèlent non seulement leur diversité, mais aussi une fragilité à mille lieues des stéréotypes et idéaux masculins […]