• L’acteur Michael Lonsdale est décédé ce lundi 21 septembre à son domicile parisien à l’âge de 89 ans. En mars 2012, il avait accordé une interview à «La Vie protestante – Genève» que nous vous proposons de redécouvrir. 

Catholique engagé, l’acteur franco-britannique aime plus que tout partager sa foi en témoignant de son parcours spirituel riche et atypique.

Longtemps, vous êtes resté discret sur votre foi. Vous n’en faites plus mystère désormais. Que s’est-il passé?
Il y a eu toute une époque durant laquelle on était rabroué lorsqu’on parlait de Dieu. Cela a changé il y a une vingtaine d’années. Un jour, Dominique Rey, que j’ai bien connu avant qu’il ne soit nommé évêque, m’a dit que la foi était un trésor. Qu’il ne fallait pas la garder pour soi égoïstement.

Vous vous êtes également engagé avec des actes concrets, notamment en manifestant contre la pièce de Rodrigo García «Golgota picnic»!
Je trouvais le texte très pauvre, avec des idées saugrenues et d’autres choses qu’il ne fallait pas laisser passer. C’était un mensonge de dire que Jésus aurait inventé le Sida. Pour moi, le Christ est un ami. Quand on dit du mal ou des bêtises sur Lui, je me trouve dans la nécessité de protester. Nous avions l’ordre de l’archevêque d’aller à Notre-Dame pendant la soirée. Nous étions 4000 à prier contre les insultes, parce qu’il n’y avait pas que cette pièce-là, il y avait aussi celle de Romeo Castellucci «Sur le concept du visage du fils de Dieu».

Qu’est-ce qui vous a conduit à demander le baptême à l’âge de 22ans?
Cela s’est fait doucement, par petites touches très délicates. Ma mère m’avait offert un livre, Life of Jésus, que j’aimais bien. Je trouvais que ce Monsieur (ndlr : Jésus) était très accueillant et qu’il disait des choses gentilles. Au Maroc, où nous étions partis pour six mois mais où nous sommes finalement restés dix ans, bloqués par la guerre, nous louions deux chambres dans un appartement. Dans le corridor, il y avait toutes sortes de petites statuettes et d’images pieuses. Lorsque notre logeur a voulu s’en débarrasser, je lui ai dit qu’il n’avait pas le […]