Chanson française
Zouzou, de Philippe Katerine, label Cinq 7, novembre 2024.
Depuis Les Mariages chinois, premier album « pointu » en 1991, Katerine jouit d’un statut comparable à celui, jadis, du peintre James Ensor, c’est-à-dire à la tangence de l’art établi, contesté car à la fois trivial et opaque.
Ce dix-septième album parait après qu’il a été au centre de l’absurde scandale d’un tableau de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 (il était à peu près nu, la peau teinte en bleu) et confirme ses talents : Katerine écrit des chansons là où personne ne l’ose. D’une grande habileté formelle, ses billets musicaux sur sa famille, sa chienne, son âge, ses plaisirs, ses angoisses ou ses souvenirs plongent comme par surprise dans des abîmes existentiels qu’il déguise d’arcs-en-ciel et sature de parfums chimiques. Tout au long de l’album, on se surprend à soulever ses masques pour découvrir, en dessous, de farceurs miroirs.
Bertrand Dicale
Musique classique
Il Concerto Caccini (2 cds) Scherzi Musicali, direction Nicolas Achten, Ricercar, septembre 2024.
L’ensemble belge […]