C’est un chantier énorme. Depuis quelques mois, à Bandoufle, dans l’Essonne (Île-de-France), 22 tableaux de la cathédrale Notre-Dame de Paris — datant des XVIIe et XVIIIe siècles — sont en train d’être restaurés, rapporte France Culture. Parmi eux notamment : les 13 Mays qui mesurent jusqu’à 4,5 mètres de haut et 3,5 mètres de large. Certes, les flammes de l’incendie survenu le 15 avril 2019 n’ont pas atteint ces gigantesques toiles. Reste que ces dernières ont besoin d’une remise en état : elles ont été abimées par le temps, le vieillissement des matériaux, la fumée des cierges et le passage des quelque 12 millions de visiteurs annuels. 

Une cinquantaine d’artisans d’art

Pour mener à bien la restauration de ces chefs-d’œuvre picturaux, trois salles ont été aménagées dans l’entrepôt dédié : une pour la restauration des supports, une pour la restauration des couches picturales et une salle de stockage, énumère France Culture. C’est du jamais-vu, insiste le journal La Croix, car jamais autant de peintures d’une telle envergure n’avaient été restaurées simultanément dans l’Hexagone. Environ une cinquantaine de restaurateurs et restauratrices de peintures sont mobilisés et répartis en trois groupements. Laurence Mugniot, responsable de l’un des trois groupements d’artisans d’art, témoigne auprès du quotidien catholique : “Les tableaux n’ont pas directement souffert de l’incendie. Ils n’ont été touchés ni par les flammes, ni par les projections d’eau. Notre travail de restauration est classique, mais le calendrier est très contraint.”

Après le diagnostic, place au nettoyage et au dévernissage des toiles. “Il faut ensuite vérifier la qualité des supports, leur tension, et, si nécessaire, effectuer un rentoilage, pour consolider la toile d’origine”, explique Antoine-Marie Préaut, conservateur régional des monuments historiques, cité par France Culture. Il ajoute : “La troisième étape consiste à restaurer la couche picturale, c’est-à-dire que les lacunes sont réparées, les vernis sont refaits et des choix sont opérés pour éventuellement arbitrer des parties de restauration. Enfin, ce sont les cadres qui sont restaurés et si besoin désinfectés et redorés, avant que les toiles restaurées et réencadrées ne partent en réserve, soit dans l’attente de leur réinstallation dans la cathédrale en 2024, soit en vue de prêts pour des expositions d’ici là.”