Depuis les années 1990, des lobbys pharmaceutiques ont poussé les médecins généralistes aux USA à prescrire très largement à leur patient des antidouleurs à base de dérivés d’opiacés. C’est le cas en particulier de l’OxyContin, développé par Purdue Pharma, et qui était présenté comme un antidouleur ne provoquant pratiquement aucune dépendance. Sauf que c’était un mensonge… et que sa vente massive a provoqué une vague d’addiction et de morts par overdose.

Si vous avez déjà vu Dopesick, l’excellente mini-série sortie sur Disney+ sur le même sujet, en 2021, vous ne serez pas surpris par PainKiller. Mais l’approche est un peu différente cette fois, avec un ton franchement caustique et une mise en scène de Peter Berg nerveuse et même parfois assez frénétique, un peu à la manière d’Adam McKay, pour une plongée glaçante dans le cynisme de Purdue Pharma et son PDG. Avant chaque épisode, une mère et/ou un père, face caméra, rappelle que le programme est basé sur des faits réels, même si certains personnages sont fictifs ou certains éléments romancés pour les besoins de l’intrigue. Mais ce qui n’est pas romancé, c’est la mort, à cause de l’OxyContin, de leur fils ou leur fille dont ils montrent la photo. Si ces témoignages ont le mérite de rappeler que ce qui nous est raconté s’est bel et bien passé, aussi incroyable que cela puisse paraître, le procédé, systématique, est quand même un peu appuyé…

Le récit est basé sur le témoignage du personnage principal, une enquêtrice au bureau d’un procureur qui a enquêté sur l’OxyContin après avoir été interpellée, un peu par hasard, par la quantité impressionnante de prescriptions qu’en faisait un médecin, pensant d’abord à une fraude. Trois fils narratifs s’entremêlent : une jeune femme qui veut gravir les échelons et amasser un max d’oseille en étant VRP de l’OxyContin auprès des médecins, un père de famille à qui est prescrit de […]