Faut-il ou non que de grands musées comme le Mauritshuis de La Haye, aux Pays-Bas exposent des œuvres réalisées à l’aide de l’intelligence artificielle (IA) ? Cette question se pose depuis l’accrochage d’une telle version du tableau La Jeune Fille à la perle, peint par Vermeer en 1665, explique France 24. Le Mauritshuis Museeum expose actuellement des reproductions en tout genre du tableau, alors que l’original est prêté au Rijksmuseum d’Amsterdam pour une rétrospective consacrée au peintre dont le tableau le plus connu est La Laitière.
“C’est controversé, donc les gens sont pour ou contre. Les gens qui ont sélectionné l’œuvre, l’ont aimée, ils savaient que c’était de l’IA, mais nous avons aimé la création, alors nous l’avons choisie, et nous l’avons accrochée”, commente le Mauritshuis Museum. La reproduction a été spécialement réalisée par un créateur numérique basé à Berlin, Julian van Dieken, dans le cadre du concours nommé “Ma fille à la perle”. Organisé par le musée, il appelait les gens à envoyer leur version du célèbre tableau.
Deux boucles d’oreille
Si, au premier regard, l’image de La Jeune Fille à la perle, au cœur du débat, reproduit la luminosité caractéristique de l’original, comme le regard du modèle, des détails ne trompent pas les connaisseurs. Comme le souligne la chaîne de télévision française d’information internationale en continu, la jeune fille de la reproduction montre ses deux boucles d’oreille au lieu d’une, son visage est constellé de taches de rousseur presque rouges.
Pourtant, France 24 relaie le post d’un artiste que celui-ci a publié sur la page Instagram de l’exposition du musée. Pour lui, le choix de valoriser la reproduction réalisée par l’IA est “une honte et une insulte incroyable”. Une vision partagée par de nombreux autres internautes, pour qui l’IA peut violer le droit d’auteur d’autres artistes ou est “contraire à l’éthique”.
“Une belle image”
Face à ses critiques, le musée où sont abritées les plus célèbres toiles de l’époque de Rembrandt et Vermeer. assure qu’il n’a pas provoqué le débat délibérément. “C’est une question si difficile, qu’est-ce qui est de l’art et qu’est-ce qui ne l’est pas ?” commente-t-il. Et de conclure : “Nous pensons que c’est une belle image, nous pensons que c’est un processus créatif”, et “nous ne sommes pas le [genre de] musée pour discuter si l’IA a sa place dans un musée d’art”.