Plantu veut faire « vibrer la liberté d’opinion », a-t-il expliqué samedi dernier à l’AFP. C’est au Musée Peynet d’Antibes, où il expose une centaine de ses dessins publiés durant ses 50 ans de carrière au journal Le Monde que le dessinateur de presse et caricaturiste Plantu souhaite le faire. « Je peux encore une fois raconter ma passion de la politique et à travers ces dessins, j’essaie de faire vibrer la liberté d’opinion », a expliqué Jean Plantureux, dit Plantu, 71 ans, lors du vernissage.

L’exposition chronologique retrace la longue collaboration de Plantu avec le quotidien qui a débuté le 1er octobre 1972, avec une colombe illustrant le thème du Vietnam et s’est achevée en 2021. « Plantu m’a envoyé 1.000 dessins, j’en ai retenu un peu moins d’une centaine, les plus emblématiques », a indiqué Marc Goujon, directeur du musée Peynet et du Dessin humoristique, ouvert en 1989 dans la station azuréenne.

« Construire des passerelles entres les opinions »

Parmi ces dessins emblématiques exposés jusqu’au 9 novembre, on trouve Édouard Balladur et sa chaise à porteurs ou encore Nicolas Sarkozy en Iznogoud. « Il y a aussi des dessins plus récents sur l’Ukraine. Je veux rendre hommage aux résistants ukrainiens », a encore souligné Plantu qui continue à se consacrer à « Cartooning for peace », l’association qu’il a fondée avec l’ancien secrétaire de l’ONU Kofi Annan, et qui réunit des dessinateurs « chrétiens, juifs et musulmans pour essayer de construire des passerelles entre les opinions ».

« Quand je fais un dessin, je comprends mieux un événement, a encore confié Plantu. Quand je dessine la carte de la Moldavie, de l’Ukraine, de la Roumanie, de la Hongrie et de la Russie, ça commence à rentrer et j’y vois même la forme d’une colombe à la place de l’Ukraine, pour vous dire à quel point je prends mes désirs pour des réalités », a-t-il également déclaré.