Depuis vingt ans, le Printemps des poètes est un fait de société dans le pays, certes moins amplement diffusé que la Fête de la musique, mais assez bien répercuté tout de même par les médias nationaux. Il dit la force et le renouveau de la vie. Cette année, il se déroule du 9 au 25 mars.

Je rêve d’un Printemps des poètes protestants, en plus de la fin de l’été au Musée du Désert où sera célébré de manière très bienvenue un 500anniversaire au souffle de Théodore de Bèze, parce que, par définition, une tradition n’est vivante que si elle se perpétue aussi de manière renouvelée.

Précisément, lors d’une veillée poétique à Salon de Provence, il y a quelques jours, Karin Burggraf-Teulié rappelait qu’à ses origines, la Réforme avait bénéficié non seulement de la voix des théologiens et du canal de l’imprimerie pour propager ses idées, mais aussi du souffle de ses poètes devenus des représentants prestigieux de sa culture.

De fait, l’écriture des poètes a la spécificité, lorsqu’elle est originale et puissante, d’avoir une valeur universelle, c’est à dire de pouvoir s’adresser à des chrétiens et à des non-chrétiens, à des croyants et à des non-croyants, alertés et séduits par le caractère inédit de son expression et par sa faculté de découvrir de nouveaux aspects du réel et de créer une vision du monde. Elle constitue un patrimoine de l’humanité qui procure les conditions d’une découverte mutuelle et d’un dialogue des pensées. […]