« La musique et le protestantisme font bon, très bon ménage. » Qui oserait contredire ce constat que fait Bernard Reymond dans son ouvrage sur protestantisme et musique ? S’il existe un domaine qui est incontestablement reconnu comme un apport majeur de la Réforme, ce sera certes la musique. (…)

En se penchant sur l’histoire de la musique protestante, on constate que, pendant plusieurs siècles, les expressions musicales des Églises protestantes étaient généralement celles qui étaient partagées par les assemblées, autrement dit : on chantait et on écoutait depuis toujours de la musique contemporaine. Ce n’est qu’à partir de l’époque romantique que – face à la modernité (sécularisation, industrialisation) avec, pour revers, la nostalgie du passé – s’est installée une double dissociation : d’un côté, les pratiques liturgiques musicales s’inspirent désormais de la musique du passé et boudent les évolutions stylistiques du temps présent (ce qu’on observe dans les recueils de chants publiés dès la fin du 19siècle) ; de l’autre côté […]