Lowell Sheppard est convaincu qu’il faut intégrer dans leur parcours de vie, à différentes étapes de leur âge, des « rites de passage ». En effet, dans de nombreuses cultures ce rite existe. Nos sociétés modernes occidentales devraient « réinventer des rites de passage vers la puberté pour nos jeunes, comme l’un des moyens de faire grandir les garçons. » (p. 8, d’où le sous-titre du livre qui résume bien le propos de l’auteur).

L’auteur part du constat que de plus en plus de garçons parvenus à l’âge adulte continuent de se comporter comme des adolescents. Pour l’auteur, le fait est que ces personnes n’ont jamais été intégrées officiellement dans la fraternité des hommes adultes et donc qu’elles n’ont aucune certitude d’en faire partie. La question est de savoir comment aider les jeunes à prendre conscience du passage de l’enfance au monde des adultes.

Qu’est-ce qu’un « rite de passage » ? Voici la définition de l’auteur : « Un rite de passage vise à créer un repère le long de la ligne du temps qui parcourt le garçon quand il passe de l’enfance à l’âge adulte » (p. 19). Par ce rite de passage l’enfant acquerra la certitude d’être devenus un homme, en tous cas il sera plus apte à en prendre conscience, à l’intégrer dans son psychique « Pour qu’un garçon devienne un homme, il doit se voir en homme » (p. 33). Les parents doivent se remobiliser face à ce défi et plus particulièrement les pères. Ce rite peut prendre la forme d’un engagement dans une œuvre caritative, un temps de catéchèse au terme duquel un geste-symbole est accompli, comme l’étape de la confirmation dans certaines églises traditionnelles, ce peut être un défi physique (en mesurant bien sûr les risques), ce rite peut aussi se dérouler lors d’un partage avec des personnes adultes qui ont de la maturité et de l’expérience comme les grands parents ou même des personnes extérieures au cercle familial.

Dans la première partie du […]