Après plus d’un siècle de persécutions où leur expression de la foi a été interdite, les protestants de France ont retrouvé la liberté religieuse avec l’Édit de tolérance et la possibilité de réimplanter des paroisses et de construire des temples avec les Articles organiques ajpoutés au Concordat édicté par Napoléon Bonaparte en 1801-1802. Cette relation de dépendance avec l’État a eu des conséquences heureuses et moins heureuses sur les paroisses de Drôme et d’Ardèche que Michel Mazet analyse avec beaucoup de talent et de finesse.
Il met en relief les différences de sociologie et de sensibilités théologiques entre ces deux départements marqués par des réveils religieux et explique ainsi pourquoi l’Ardèche a relativement mieux résisté à la déchristianisation entamée dès la fin du 19e siècle. On suit avec intérêt les efforts des Églises pour asseoir leur influence, intégrer la classe ouvrière, développer l’action diaconale et assurer une éducation pour tous les enfants, garçons et filles. On comprend aussi pourquoi les protestants, dans leur grande majorité, ont fait le choix de la laïcité qui a abouti à la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905.
Ce livre sur les débuts du protestantisme officiellement reconnu en France éclaire de manière surprenante les positionnements actuels de certaines paroisses réformées en Drôme-Ardèche, leurs relations avec les autres Églises ou leurs réactions face aux évolutions de la société.
Avec cartes, graphiques et index des noms de lieux.