« Je dois avouer que j’en rêve encore parfois la nuit », confiait le père de Naurois dans une interview à La revue Défense Nationale en 2004. Ordonné prêtre en 1936, ce jeune toulousain choisit de rejoindre la France Libre dès ses débuts sur les conseils de son évêque et se rend à Londres où il rencontre le général de Gaulle. Il devient alors aumônier du commando de fusiliers marins français dirigés par le commandant Kieffer, « un homme sincèrement chrétien », se rappelait-il.
Le 6 juin 1944, à 7h30 du matin, le père de Naurois débarque sur les plages normandes avec les forces alliées au milieu des 175 Français, et s’efforce d’administrer les derniers sacrements à ceux, nombreux, qui meurent sous ses yeux. Il se souvient même d’un camarade agonisant qui a rampé vers lui la langue tirée :
« Je lui ai donc donné la communion, toujours à plat ventre, avec les balles sifflant à 40 cm au-dessus de nos têtes. Je me suis rendu compte, quelques heures plus tard, qu’il s’agissait d’Henri Dorfsman qui était juif ! Ce fut certainement sa première […]