Elle se confie alors à une collègue médecin également prisonnière « Pour le peu de temps que nous avons encore à vivre, la seule chose qui nous reste à faire est de nous comporter en êtres humains. » « Rester humain » tel est l’horizon éthique et la philosophique de vie de cette femme alsacienne, fille de pasteur, médecin psychiatre, déportée en 1942 comme “amie des juifs” pour avoir tenu à ses convictions et affirmé une solidarité déterminée lorsque le 7 juin 1942 le port stigmatisant de l’étoile jaune a été rendu obligatoire en zone occupée.

En effet, cette grande dame, prise dans la tourmente totalitaire de la Seconde Guerre mondiale, d’un tempérament calme et serein, mais tout autant déterminée et animée d’une forte volonté, n’a eu de cesse de soigner, de chercher par tous les moyens à sauver des vies, exprimant sans ambages ses convictions lorsqu’elle oppose un refus catégorique aux médecins nazis qui voulaient la contraindre à participer à leurs expérimentations dites “médicales”. Bien que faisant montre d’une résistance déterminée durant plus de 27 mois, Adélaïde survit miraculeusement aux camps et nous en livre le récit saisissant dans un mémoire publié après son décès Médecine et crimes contre l’humanité.

Cette destinée a nourri une remarquable philosophie de vie qu’Adélaïde Hautval nous livre dans […]