Sylvie élève seule ses deux enfants, Jean-Jacques et Sofiane. Elle travaille de nuit dans un bar. Un jour, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Un signalement est fait aux services sociaux qui décident de placer Sofiane en foyer, le temps de mener une enquête. Sylvie n’accepte pas ce qu’elle considère comme une erreur judiciaire et va se battre pour récupérer son fils.
Rien à perdre est un film social fort et assez passionnant par son refus de la facilité : la situation décrite est complexe et ne se résout pas avec des réponses toutes faites. Delphine Deloget, dont c’est le premier film, vient du monde du documentaire et ça se sent, par la finesse et le réalisme du récit.
D’un côté, les services sociaux font leur travail, avec un souci louable de protéger les enfants… mais avec les limites d’une administration qui applique des procédures et qui a une perception de la réalité forcément partielle.
De l’autre côté, il y a une famille qui a ses dysfonctionnements, avec visiblement aussi un héritage familial qu’on perçoit compliqué, sans en connaître les raisons. Les enfants sont quand même un peu perturbés, ou en souffrance, surtout Sofiane, le deuxième… Et pourtant, il y a un amour immense entre la mère et ses deux fils. C’est justement ce qui fait que Sylvie panique et perd les pédales lorsque son fils lui est enlevé. Mais elle se bat de toutes ses forces… quitte à perdre les nerfs et agir de façon inconsidérée.
Une force incontestable du film c’est de poser de vraies questions, en se gardant d’apporter des réponses trop rapides et univoques. Comment protéger […]