Parmi tant d’autres, ce titre illustre la capacité inégalable de la symbolique chrétienne à marquer la musique rock bien au-delà du cercle des Eglises.
Depuis des décennies, le chanteur Mick Jagger, âgé de 75 ans, commence les concerts du plus célèbre groupe de bluesrock au monde par un morceau qui fut enregistré pour la première fois quelques jours après Mai 68 : Sympathy for the Devil. La stabilité de son orchestration, portée par un rythme de samba, génère une extraordinaire puissance d’envoûtement. L’icône du rock britannique prononce, en anglais, les paroles du premier morceau de ses concerts sous la forme d’un discours du diable : «J’ai volé à beaucoup d’hommes leur âme et leur foi. J’étais là quand Jésus-Christ eut son moment de doute et de douleur. J’ai sacrément assuré que Ponce Pilate se lave les mains et scelle son sort.»
Abordant le point de vue du tentateur, ces paroles ne manquent pas de conformité au récit biblique. On peut se demander si Mick Jagger ne parle pas comme un évangéliste ? Certes, l’hystérie collective sous l’effet des stupéfiants lors des premiers concerts des Rolling Stones conduisit de nombreux chrétiens à identifier leur rock à une musique satanique.
Jusqu’à l’irréparable
Ces débordements devinrent dramatiques lors du festival d’Altamont, en Californie, le 6 décembre 1969, organisé à la hâte quatre mois après Woodstock. L’atmosphère devint si […]