Pour Sébastien Castellion, différentes interprétations de la Bible sont possibles, ce qui légitime un christianisme pluraliste et le refus du recours à la violence.
Pédagogue, humaniste et théologien
Né près de Nantua, Sébastien Castellion fait ses études à Lyon et devient protestant. Il va à Strasbourg en 1540 où il fait la connaissance de Calvin. À son retour à Genève, Calvin l’appelle à diriger le Collège de Rive.
Des divergences l’opposent à Calvin, et l’empêchent de devenir pasteur à Genève, comme il le souhaitait. Il part pour Bâle en 1545, où après quelques années difficiles (il exerce divers métiers, dont correcteur d’imprimerie), il est nommé en 1553 professeur de grec à l’Université.
Castellion a beaucoup écrit. Dans le domaine de la pédagogie, il rédige de petites saynètes à faire jouer aux enfants pour leur apprendre le latin. Il publie aussi des éditions et des traductions d’auteurs classiques grecs.
La traduction de la Bible
Castellion publie en 1555 une traduction de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, selon des principes alors révolutionnaires. D’abord, il reconnaît l’obscurité de certains passages, et la possibilité de les comprendre de diverses manières. Ensuite, il veut s’adresser aux ignorants, non aux lettrés, et il utilise le langage populaire. Sa traduction choque, on estime qu’en employant « le jargon des gueux » Castellion ne respecte pas la majesté de la Bible. Les traductions modernes de la Bible en français courant reprennent aujourd’hui le projet de Castellion.. […]