Lydia Tár est une grande cheffe d’orchestre, unanimement acclamée. A la tête de l’orchestre philharmonique de Berlin, elle est au sommet de sa carrière. Elle se prépare à terminer son cycle des symphonies de Mahler avec un enregistrement live de la 5e symphonie. Mais elle ne se doute pas que tout est sur le point de s’écrouler pour elle…
Tár est un film fascinant et dérangeant, avec un récit qui nous déstabilise, en brouillant les pistes et instillant le doute, pour interroger les rapports de pouvoir aujourd’hui.
Au début du film, on fait connaissance avec Lydia Tár, cheffe d’orchestre star, passionnée et adulée, charismatique et autoritaire. Et puis les choses se compliquent et des parts plus sombres et tourmentées du personnage se révèlent, puis viennent les accusations de harcèlement et de dérives autoritaires, puis la descente aux enfers. Mais qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est réel, fantasmé ou fabriqué ? Le film laisse planer le doute, jusqu’à la fin, sur la personnalité, les origines et les intentions de Lydia Tár, de même pour les différentes accusations dont elle est l’objet… La fin du film peut être comprise de différentes manières (positive ou négative, cruelle, ironique ou fascinée), en fonction du regard qu’on porte sur le personnage.
On termine donc le film avec plus de questions que de réponses… mais il est évident qu’il interroge les mécanismes de pouvoir, parfois toxiques de pouvoir aujourd’hui. Et on réfléchit encore longtemps après avoir vu le film et en se le remémorant.
Si le film est fascinant, il faut avouer qu’il est aussi assez complexe, et parfois érudit (ceux qui n’y connaissent rien à la musique classique risquent d’être un peu largués parfois). En tout cas, il embrasse un nombre important de questions contemporaines, sur les mécanismes de pouvoir mais aussi sur l’artiste et son oeuvre, l’art et la morale, la cancel culture, notamment lors d’une scène ahurissante d’un […]