Rennes, capitale d’une Bretagne protestante ? Le propos pourrait faire sourire tant la réputation de cette région est d’être une terre catholique. Pourtant, Rennes et sa région conservent des traces vivantes de leur passé protestant. Le promeneur, celle ou celui qui veut voir et comprendre les marques rennaises de cette « religion prétendument réformée », mènera ses pas dans le centre de la ville.
Il est possible de commencer un parcours devant le Parlement de Bretagne. Pourquoi ce lieu qui, a priori, a pourtant peu à voir avec la religion ? Simplement parce que c’est ici que l’Édit de Nantes fut déposé en 1600. L’édit, signé en 1598, l’a été d’abord à Paris en 1599 puis à Rennes et Bordeaux l’année suivante. Rennes fut donc l’une des toutes premières villes à pouvoir appliquer les dispositions de ce texte. La religion protestante conquit un certain nombre de magistrats. À l’origine, elle toucha d’ailleurs essentiellement les élites. L’hostilité des catholiques, particulièrement du collège des Jésuites, fut active et, pour tout dire, assez brutale.
Les temples réformés
Le premier temple protestant se situait à Cleunay, aujourd’hui un quartier de la ville. Il n’en reste rien, il a été détruit volontairement quatre fois.
Il fallut attendre le XIXe siècle et la période du Réveil pour que les protestants reprennent droit de cité à Rennes. En 1834, un temple provisoire, sans doute rue de Fougères, réunit les protestants rennais autour du pasteur Eugène Filhol […]