Roman-conte

Le berger à la recherche de ses brebis égarées

Le Berger de l’Avent, Gunnar Gunnarsson, Zulma, traduit de l’islandais par Gérard Lemarquis et Maria S. Gunnarsdottir, postface de Jon Kalman Stefansson traduite par Éric Boury, 2019, 96 p., 7,95 €.

Benedikt est rude, sensible, pénétré de la Bible. Ce berger islandais forme chaque année au début de l’Avent une curieuse trinité avec son chien Leo et son bouc Roc. Ces trois arpenteurs de la montagne glacée, avant que l’hiver ne s’abatte pour de bon sur les hautes terres d’Islande, vont rituellement chercher les derniers moutons égarés pour les ramener au bercail. Nous les suivons de landes gelées en congères, de fermes de plus en plus isolées en refuges, alors qu’en avance sur la saison, le blizzard les prend en embuscade… C’est la vingt-septième fois que le berger part en expédition. Ramènera-t-il dans la vallée les moutons avant la fin de l’Avent ?

Le Berger de l’Avent est un court et lumineux récit considéré comme un trésor de la littérature universelle. Un texte hors du temps du grand poète islandais Gunnar Gunnarsson (1889-1975) plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel.

Par Jocelyne Cathelineau

Sciences bibliques

Bienveillance et reconnaissance dans l’Ancien Testament

Israël a aimé ses ennemis, Dany Nocquet, Labor et Fides, 2023, 464 p., 28 €.

Que vous évoquent ces noms : Égyptiens, Philistins, Cananéens, Assyriens, etc ? Certains auront facilement reconnu les ennemis d’Israël. Dany Nocquet, qui a enseigné l’Ancien Testament à l’Institut protestant de théologie, s’il confirme que c’est effectivement souvent le cas, nous fait découvrir d’autres textes où ces peuples sont présentés beaucoup plus positivement.

Pour cela, il analyse des récits, certains connus, comme le cycle de Joseph, ou d’autres sur lesquels on passe un peu vite. Il commence à chaque fois par une introduction très intéressante du contexte historique et biblique. Il montre ensuite, par l’analyse du texte, en quoi celui-ci propose une vision originale. Puis il cherche à savoir quels milieux l’ont produit (une partie plus technique).

Je recommande ce livre, qui se lit facilement, à tous ceux que la vision belliqueuse d’Israël dérange. Ils verront que l’Ancien Testament n’a pas une lecture unique de l’histoire d’Israël. Passionnant !

Par Françoise Giffard

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