Le parcours de l’année liturgique propose une théologie du chemin. Chaque période a un paysage singulier, et en marchant le long des temps de l’Église, la foi s’embellit de couleurs nouvelles qui enrichissent la palette de notre compréhension de Dieu.

Nous avons tendance à avoir la foi de nos sentiments. Spontanément, nous lisons les récits de la passion dans un deuil, les chapitres qui parlent de Noel à l’occasion d’une naissance et le texte de Pentecôte pour parler de l’Église. Ces choix ont leur pertinence, mais nous savons que le message de l’Évangile est plus grand que nos sentiments.

L’Église a pris l’habitude de consacrer les différents temps de l’année à une dimension particulière de la foi chrétienne. Aucun culte, aucune prédication, aucune fête n’est complets, car le message de la Bible ne saurait s’enfermer dans une expression unique. La succession des temps liturgiques propose un panorama de la foi chrétienne dans ses différentes dimensions.

Les temps forts à découvrir dans ce dossier :

Le temps de l’Avent

L’année commence avec l’Avent, le quatrième dimanche avant Noël, orienté vers l’attente de ce qui vient. Attendre, c’est reconnaître que nous n’avons pas tout. Ce temps repose sur l’affirmation que l’humain est d’abord un être de désir, il ne se satisfait pas de sa situation, il est en quête. L’Avent nous rappelle qu’une foi vivante n’est jamais aboutie et qu’il y a toujours du nouveau à découvrir. Dans le temps de l’Avent, on apprend à ouvrir les mains et à se rendre disponible.

Le temps de Noël

Noël est la déconstruction de notre représentation du divin. Lorsque nous pensons Dieu, nous nous l’imaginons trop souvent dans les catégories de la gloire et de la majesté. Le récit biblique contredit cette image en parlant d’un enfant qui naît dans la précarité d’une étable et dans l’hygiène douteuse d’une crèche. Il est visité par des bergers méprisés et par des savants étrangers. Dans le temps de Noël, nous sommes invités à accueillir Dieu dans nos propres étables, dans nos pauvretés et nos fragilités.

L’épiphanie

Le jour de l’épiphanie est le premier dimanche de l’année civile. Le mot qui signifie également « manifestation de Dieu » se réfère au récit des mages qui sont allés à la crèche. Il évoque la démarche de foi d’hommes qui n’appartiennent pas au peuple d’Israël.

Le dimanche de l’unité

Tous les ans au mois de janvier, les Églises se retrouvent pour prier pour l’unité. Depuis des décennies, année après année les paroisses organisent des rencontres, des échanges de chaire et des réunions de prière pour l’unité… et l’unité n’est toujours pas arrivée. Certains se lassent et parlent d’hiver œcuménique.

Le Carême

Le carême vient d’un mot latin qui veut dire quarante, le temps évoque les quarante jours qui conduisent à la passion. Le carême est un temps de dépouillement intérieur souvent associé au désert comme lieu de vérité et de retour vers l’essentiel. Dans le temps du carême, nous apprenons à ouvrir les yeux sur les désordres du monde pour nous rendre solidaires des petits. Nous apprenons à convertir notre regard pour voir le monde comme Dieu le voit et non plus selon la logique de nos égoïsmes.

La Passion

Les récits de la passion sont la réponse de l’Évangile à l’énigme du mal. À ceux qui disent qu’ils ne peuvent croire en Dieu à cause du mal, les évangiles répondent que le Christ a été la première victime de l’injustice et de la cruauté des hommes. La passion est l’image d’un Dieu non violent qui préfère se laissait crucifier par ses ennemis plutôt que de les massacrer. Dans le temps de la passion, nous méditons sur les souffrances du Christ, nous nous souvenons que Dieu est allé jusqu’au don total de sa personne pour chacun d’entre nous.

Pâques

Dans la Bible, le mal n’est pas le dernier mot de l’histoire, ce dernier mot est une parole de vie, de recommencement. La victoire de Pâques nous assure que nous pouvons traverser nos épreuves avec l’espérance d’un Dieu plus fort que la mort. Le message de Pâques est la parole de Paul qui nous dit que ni le mal, ni les épreuves, ni la mort… rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu (Rm 8.38). Dans le temps de Pâques, nous nous enracinons dans l’assurance d’un Dieu plus grand que nos échecs et nos morts.

L’Ascension

Comme pour d’autres événements significatifs du Nouveau Testament (les récits de Noël, le sermon sur la montagne, le dernier repas de Jésus ou la Pentecôte), le récit de l’Ascension est raconté deux fois dans les Écritures, à la fin de l’évangile de Luc et au commencement des Actes des Apôtres.

La Pentecôte

Le jour de la Pentecôte, les disciples étaient réunis lorsqu’ils ont été décoiffés par un coup de vent. Ils ont commencé à proclamer le message de la résurrection. Portés par le souffle, ils ont posé les bases de la première Église.

Le dimanche de la réformation

Le dimanche de la réformation, les protestants se souviennent des principes qui fondent la Réforme, non par anticatholicisme ni par crispation identitaire, mais pour ne jamais oublier la parole de foi et de liberté qui fonde le protestantisme.