À Banjul, la capitale gambienne, l’ambiance était à la fête, dimanche 5 décembre, dans la soirée. En effet, Adama Barrow a été “dûment élu pour servir en tant que président de la République de Gambie”, rapporte RFI, citant le président de la Commission électorale indépendante. Sur près de 900 000 électeurs, 458 519 ont voté pour le président sortant, soit plus de 53 % des voix. Adama Barrow l’emporte loin devant son principal concurrent et ex-mentor, Ousainou Darboe (27,7 % des voix), qui conteste cependant les résultats annoncés avec deux autres candidats, Mammah Kandeh et Essa Mbaye Faal. 

“La démocratie a pris fait et cause pour nous, en nous aidant à diriger en douceur le pays ces cinq prochaines années”, a déclaré le président réélu, d’après Le Monde. Il a remercié la Commission électorale indépendante pour “l’organisation comme promis d’une élection libre, équitable, et transparente” ainsi que “le conseil des sages de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les anciens chefs d’État qui ont laissé toutes leurs activités pour venir [les] accompagner comme des frères et sœurs”, relate RFI. Il a aussi déclaré que “[les Gambiens] devon[aient] prendre [leur] destin en main et trouver des solutions à [leurs] problèmes” afin de “faire de la Gambie un pays meilleur, pour toutes et tous”.“J’étais sûre qu’il gagnerait, c’est un homme qui travaille dur et qui a amené la démocratie”, a commenté une partisane d’Adama Barrow au journal Le Monde. 

Un taux de participation à 87 %

En 2016, son accession au pouvoir avait été une surprise. Adama Barrow avait supplanté le dictateur Yahya Jammeh. Ce dernier régnait depuis 22 ans sur le petit pays anglophone de 2,2 millions d’habitants, membre également de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). La victoire d’Adama Barrow il y a cinq ans s’était d’ailleurs jouée à quelques voix près, et, le despote refusant la défaite, la Cédéao avait dû militairement intervenir pour le chasser du pouvoir – Jammeh est toujours en exil en Guinée équatoriale. 

Comme le souligne Le Monde, l’enjeu principal d’Adama Barrow concerne la question de la justice pour les crimes commis du temps de Yahya Jammeh. Car de nombreuses familles attendent que les coupables d’assassinats, disparitions forcées et autres atrocités, soient jugés. En attendant, point réjouissant, le taux de participation à ce dernier scrutin s’élève à 87 %. Plusieurs missions d’observations (de la Cédéao, de l’Union africaine, du Commonwealth) ont d’ailleurs salué la tenue dans le calme d’une élection transparente.