Le terme utilisé pour le lieu de culte protestant dépend en France de l’obédience théologique des assemblées.

Pour les héritiers de la Réforme et de la pensée de Jean Calvin, la notion de temple est plus fidèle à la réalité historique apportée par la Bible et le Nouveau Testament. Les protestants réformés puisent ainsi dans les Saintes Écritures la terminologie employée pour désigner leur lieu de culte. L’adoption d’un vocable spécifique était, de plus, une nécessité sous l’Ancien Régime qui a interdit aux fidèles de la « religion prétendue réformée » l’usage du mot église.

Les protestants luthériens adoptent toutefois une approche plus étymologique en adoptant le terme église. Issu du grec ekklèsia, il se traduit par « assemblée, rassemblement ou communauté », ce qui représente la fonction même du lieu de culte protestant.

Dans le monde protestant, les temples sont avant tout le lieu de rassemblement privilégié d’une assemblée de fidèles pour honorer Dieu, entendre sa parole et le prier.

Puisque dans le protestantisme, Dieu est partout, ces lieux de culte n’ont aucun caractère sacré. Ils peuvent donc être établis dans des bâtiments construits pour l’occasion, mais également dans d’anciens édifices publics comme des théâtres, des cinémas ou des écoles à l’image de ce que font souvent les évangéliques. Traditionnellement, le seul symbole qui permet de les différencier des autres constructions est la présence d’une croix latine sur une de ces façades.

Inspirée de l’Antiquité, l’architecture classique de ces édifices reprend une structure centrée ou un plan basilical et incorpore des galeries en périphérie afin d’accroître leur capacité d’accueil.

Sobres, spacieux et lumineux, les temples protestants sont pensés pour offrir un confort d’écoute optimal à l’ensemble des membres de la communauté. Leur centre est naturellement le lieu occupé par le pasteur ou le prédicateur pour faire entendre la Parole de Dieu.

Lieux consacrés à rassembler la communauté, les temples protestants ne sont pas fréquentés par les fidèles en dehors des cultes. Ces édifices sont donc souvent fermés au public lorsque l’agenda de la paroisse est vide. Une spécificité à prendre en compte si vous appréciez l’histoire de France et notamment la visite du patrimoine architectural religieux.