Au regard de notre rapport au bon et au mauvais, l’évangile raconte la parabole du bon grain et de l’ivraie qui nous rappelle que notre monde est comme un champ avec de la bonne et de la mauvaise herbe, et que le tri ne pourra se faire qu’à la fin des temps[1].

Le propre de notre réalité est d’être ambiguë ; nous sommes traversés par des désirs de bien et des pulsions de mal comme le dit l’apôtre Paul : « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas[2]. » Cette ambiguïté se rapporte aussi à notre rapport au vice et à la vertu si on en croit cette remarque du Père de l’Église Jean Climaque : « Quand nous tirons de l’eau à la fontaine, nous ramenons parfois une grenouille sans nous en apercevoir ; de même quand nous travaillons à pratiquer les vertus, nous cherchons souvent à satisfaire des vices qui sont imperceptiblement entrelacés avec elles.

Par exemple, la gourmandise se mêle à l’hospitalité, la luxure à l’amour, la ruse au discernement, la malice à la prudence, la duplicité, la lenteur, la paresse, la contradiction, la libre disposition de soi et la désobéissance à la douceur, le mépris de l’enseignement au silence, l’orgueil à la joie, l’indolence à l’espérance. »

C’est avec cette ligne de lecture que nous pouvons passer en revue les péchés capitaux.

[1] Mt 13.24-30.

[2] Rm 7.19.