La mort de l’archevêque anglican Desmond Tutu marque un tournant dans l’histoire. Les funérailles du dernier grand héros de la lutte contre l’apartheid ont eu lieu samedi 1er janvier, au Cap, en Afrique du Sud dans sa paroisse. Un lieu symbolique, puisque le premier archevêque anglican noir a mené de nombreuses marches et campagnes contre le racisme depuis le parvis de la cathédrale Saint-Georges, rappelle Libération. Mais la cérémonie nationale est restée simple, comme le souhaitait le défunt qui a fait passer un message posthume.

Il avait, en effet, demandé que soit lu un passage de l’Évangile selon saint Jean. Lors de leur dernier repas, Jésus demande à ses disciples : “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés”. Si, à cause de la pandémie, seules 100 personnes ont pu entrer dans l’église, plusieurs milliers (noires et blanches) sont venues saluer la dépouille de Desmond Tutu les jours qui ont précédé la cérémonie.

“L’amour de Jésus”

Lors du décès de celui-ci, le 26 décembre dernier, le chef spirituel des anglicans et archevêque de Canterbury, Justin Welby, avait déclaré : “Dans les yeux de Desmond Tutu, nous avons vu l’amour de Jésus. Dans sa voix, nous avons entendu la compassion de Jésus. Dans son rire, nous avons entendu la joie de Jésus. C’était beau et courageux.

Prix Nobel de la Paix en 1984, Desmond Tutu trouvait qu’il était impossible de rester neutre face aux injustices. Alors que la majorité des leaders de la lutte contre l’apartheid étaient emprisonnés ou en exil, il s’était engagé à bras-le-corps dans la lutte contre tyrannie et l’oppression. Pacifiste, mais déterminé, il n’a jamais hésité à se planter devant la police ou des foules en colère pour éviter le lynchage d’informateurs présumés.

Intègre

Mais Desmond Tutu n’a pas uniquement lutté contre l’apartheid. Il a également soutenu d’autres causes, prenant toujours le parti des plus faibles. Bavard et intègre, comme le rappelle Libération, il a toujours rassemblé, dans une Afrique du Sud divisée.