Cette image, toutes celles et ceux qui s’intéressent un peu au Proche-Orient l’ont à l’esprit. Le 13 septembre 1993 à Washington, deux hommes se serraient la main, entourés des bras protecteurs d’un Bill Clinton radieux: Yasser Arafat, président du comité exécutif de l’OLP et Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien. La Déclaration de principes qu’ils venaient de signer instaurait un mode de négociations pour régler le conflit israélo-palestinien et posait les bases d’une autonomie palestinienne temporaire de cinq ans. L’avenir qu’elle laissait présager tenait en deux mots: la paix.

Hélas, après l’encre, c’est le sang qui a coulé. L’assassinat de Rabin, la deuxième Intifada et les guerres qui ont suivi ont semblé enterrer toute résolution du conflit. C’est du moins l’impression que donne la région lorsqu’on suit les informations.

Une paix qui n’est pas prioritaire

Il faut dire que la paix n’est pas la première préoccupation des Israéliens. Particulièrement depuis 2011, année où la grogne contre la vie chère s’est transformée en manifestations massives dans tout le pays. «Aujourd’hui, la question d’un règlement du conflit vient en cinquième position, loin derrière la question des écarts socio-économiques», affirme Tamar Hermann, professeure de sociologie et chercheuse à l’Institut israélien pour la démocratie. Et puis, «les Israéliens ont l’impression de ne plus avoir de […]