Leur sécurité et leur autonomie s’avèrent essentielles pour la stabilité du pays.

Le 26 septembre 2016, un accord de paix est signé en Colombie: officiellement, la guerre civile prend fin. Mais après un conflit de 52 ans, qui a fait plus de 260 000 victimes et 60 000 disparus, que signifie le mot «paix», concrètement ? «La paix c’est un bout de papier; il faut d’abord la mettre en place, et beaucoup de gens n’en veulent pas. Certains étaient très à l’aise avec l’ancienne situation… Changer les mentalités prend du temps», remarque Leo Meyer, qui gère depuis deux ans les programmes de l’Entraide protestante (EPER) pour la Colombie

La survie des femmes et des enfants

Le temps, justement, les victimes de la guerre ne l’ont pas eu: la plupart se sont retrouvés confrontés à un déracinement brutal. Parmi eux, l’immense masse de déplacés au sein de leur propre pays, principalement des femmes et des enfants, souvent issus de la campagne. Du jour au lendemain, leurs maris ont été arrêtés ou tués parce qu’ils ont lutté pour garder leurs terres, et leurs villages détruits ou réquisitionnés. Résultat ? «Les femmes se sont retrouvées cheffes de famille, sans moyens pour assurer leur subsistance», résume Nicole Tille, responsable à l’EPER des relations avec les paroisses en Suisse romande. C’est-à-dire, en charge de fournir logement, nourriture et sécurité pour leurs enfants… et pour elles-mêmes. Une gageure dans […]