D’aucuns disent que la Moldavie pourrait être la prochaine cible de la Russie. Comme le rappelle GEO, Roustam Minnekaïev, un haut-gradé russe, a déclaré la semaine passée que Moscou souhaitait mettre la main sur le sud de l’Ukraine pour avoir un accès direct à l’enclave séparatiste. D’ailleurs, mardi 26 avril, une série d’explosions a eu lieu en Transnistrie. Roustam Minnekaïev a par ailleurs soutenu que la population russophone de Moldavie était victime d’“oppression”, l’un des prétextes utilisés par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine.

Guerre civile

La Transnistrie, située entre le Dniestr et la frontière ukrainienne, compte 465.000 habitants et s’étend sur 4.100 km2. Ce petit territoire a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre civile, explique GEO.  Craignant une « roumanisation » de la Moldavie, qui cherchait à sortir de l’influence soviétique, cette région majoritairement russophone a unilatéralement proclamé son indépendance en 1992. Deux ans plus tard, un conflit de quelques mois opposant les forces moldaves aux séparatistes, appuyés par l’armée russe, s’est achevé au mois de juillet et a fait des centaines de morts.

Une région pro-russe

Igor Smirnov a été le premier “président” de la Tansnistrie, de décembre 1991 à décembre 2011. L’actuel, pro-russe, se nomme Vadim Krasnosselski. À la différence de la Moldavie, cette région séparatiste a conservé l’alphabet cyrillique. Elle est également dotée de sa propre monnaie et de ses propres forces de sécurité. Mais elle n’est pas reconnue comme un État par la communauté internationale, même par Moscou. En 2006, la région avait voté à 97,1% lors d’un référendum pour son rattachement à la Russie, bien que le résultat n’ait pas été reconnu internationalement. Il faut savoir également que 1.500 militaires russes sont postés dans la région. Sa “capitale” est Tiraspol.

Le groupe Sheriff règne sur la Transnistrie

La Transnistrie dépend de la Russie car cette dernière, notamment, lui fournit du gaz. L’économie de ce territoire repose sur l’industrie lourde et sur de multiples trafics, écrit GEO. Le groupe Sheriff, fondé au début des années 1990 par deux ex-policiers soviétiques et souvent accusé de corruption, jouit d’un quasi-monopole économique et politique sur la Transnitrie, poursuit le magazine. Un média d’investigation, RISE Moldova, avait révélé qu’un tiers du budget de ce territoire finissait entre les mains de ce groupe.