Du côté de Kiev, une visite en Ukraine du président français est vraiment attendue, note Le Monde. Quelques signes montrent que c’est envisageable. Vendredi 10 juin, l’Élysée a en effet annoncé qu’Emmanuel Macron se rendra, mardi 14 juin, en Roumanie. Il doit saluer les forces françaises déployées dans le pays pour renforcer la partie Est de l’OTAN (la Roumanie faisant partie de cette alliance). Le lendemain, le chef de l’État français a prévu d’aller en Moldavie. Ce petit pays, situé entre la Roumanie et l’Ukraine, a fait sa demande d’adhésion à l’Union européenne le 3 mars dernier, après l’invasion russe en Ukraine, craignant une extension du conflit sur son sol.

Ainsi, analyse Le Monde, ces deux déplacements pourraient éventuellement déboucher sur une visite en Ukraine. À Odessa, par exemple, ville portuaire du sud-ouest de l’Ukraine, non loin de la frontière moldave. L’Ukraine ne peut plus exporter ses stocks de céréales bloqués dans le port d’Odessa à cause du blocus imposé par la Russie, faisant craindre une crise alimentaire mondiale de grande ampleur. “Nous sommes à disposition des parties pour que se mette en place une opération qui permettrait d’accéder au port d’Odessa en toute sécurité, c’est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée”, a déclaré l’Élysée.

Fort geste symbolique

Mais, pour que le président de la République puisse se rendre à Odessa, il faut que les conditions de sécurité soient réunies, poursuit le quotidien. Et l’Élysée n’a pas précisé les intentions du chef de l’État, indiquant qu’Emmanuel Macron était “disponible”. Emmanuel Macron cherche sans doute aussi à éteindre certaines braises. Un peu plus tôt, il avait appelé dans un entretien “à ne pas humilier la Russie”, suscitant l’ire de Kiev et de plusieurs partenaires européens, indique L’Express.

Certains alliés d’Europe de l’Est ont soupçonné le président français d’être prêt à consentir à des avancées territoriales du Kremlin afin d’obtenir un cessez-le-feu, écrit l’hebdomadaire. “Nous souhaitons que l’intégrité territoriale de l’Ukraine soit rétablie. La conquête militaire de territoires étrangers ne peut être acceptée à aucune condition”, a tenté de clarifier l’Élysée. Dans un dossier de L’Obs consacré à “l’enfance assassinée” en Ukraine, lequel rappelait qu’au moins deux enfants sont tués chaque jour dans le pays envahi, un éditorial s’interrogeait : “Faut-il rappeler ces éléments de contexte au président Macron, qui n’a toujours pas mis les pieds à Kiev depuis le début du conflit ?” Nous verrons dans quelques jours si Emmanuel Macron — comme l’avait fait son homologue britannique Boris Johnson en avril — foulera le sol ukrainien, ce qui serait un fort geste symbolique.