La pollution plastique s’est développée au point de devenir, elle aussi, une véritable épidémie” : les mots de la ministre norvégienne de l’Environnement, Espen Barth Eide, qui préside l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (Anue), sont à la hauteur de l’urgence. Du 28 février au 2 mars, la cinquième de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement doit plancher, à Nairobi (Kenya), sur un futur traité pour enrayer le fléau de la pollution plastique, indique Libération. Selon Inger Andersen, directrice exécutive de l’Unep, l’agence de l’ONU sur l’environnement, “il y a une lame de fond de soutien et d’attente de l’opinion publique” face à un “énorme, énorme problème”. Elle appelle à un traité “fort” : “Une responsabilité énorme pèse sur nos épaules”, a-t-elle martelé. 

Selon Inger Andersen, ce texte doit prévoir des engagements collectifs et “un mécanisme de surveillance fort”. Elle plaide pour des financements afin d’aider les pays les plus pauvres. Elle prône une approche des produits plastique en “cycle de vie” : de la production à la distribution, jusqu’à la possibilité ou non de leur recyclage, note Libé. Pour elle, une telle décision serait une avancée majeure en matière d’environnement depuis l’accord de Paris de 2015. “Nous avons tous constaté l’étendue de la pollution, avec ses 300 millions de tonnes de déchets en plastique par an (sur les 460 millions de tonnes produites)”, expliquait à Ouest France Inger Andersen. 

Boom du plastique

Nous attendons l’adoption d’une décision confirmant qu’il y aura un traité fort et juridiquement contraignant”, a indiqué Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique pour l’ONG environnementale WWF International. “La pollution plastique est une bombe à retardement mortelle. Une solution à la mesure du problème n’est pas seulement essentielle, mais non négociable”, a ajouté Erastus Ooko, de Greenpeace Afrique. 

Depuis la pandémie, le boom du plastique s’est accéléré. Conséquences : davantage de déchets à usage unique. D’après les chiffres de l’OCDE, moins de 10% des 460 millions de tonnes de plastiques produites en 2019 dans le monde sont recyclées. Environ 22% sont délaissées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l’environnement.