Les manifestations du jubilé sont non seulement l’occasion de jeter un regard sur le passé mouvementé de cette communauté, mais aussi de se tourner vers l’avenir.
« La paroisse française de Berne est un laboratoire intéressant car elle est à la rencontre des cultures et des langues. Toutefois et en tant que minorité linguistique, nous jouissons d’une attitude bienveillante et accueillante et d’une sorte de tentation d’exclusion », explique Olivier Schopfer, pasteur à la paroisse de Berne. « Une problématique qui reste actuelle ». C’est pourquoi le slogan choisi pour l’ensemble des festivités est : « Eglise française – entre accueil et exclusion… se souvenir, célébrer et tenir bon. »
Comprendre cet aspect, c’est aussi revenir à l’histoire, à la genèse. En 1623, Louis de Champagne, comte de la Suze huguenot et militaire originaire de France s’installe à Berne avec sa cour, son pasteur et réclame aux autorités de la ville d’avoir des cultes en français. C’est lui qui dirige la construction de la Grosse Schanze (remparts). À partir de 1685, l’ancien couvent des Dominicains – connu plus tard comme l’Eglise française de Berne – accueille de nombreux huguenots, alors que des milliers d’entre eux arrivent à Berne après la révocation de l’édit de Nantes. Face au flux de réfugié·es, Berne crée une colonie française dotée d’une direction partagée entre le gouvernement et des membres de l’Eglise française. Cette colonie – qui ne jouissait pas des mêmes droits que les germanophones – a subsisté jusqu’au début du 20e siècle. « A Berne, le monde des francophones n’était pas si simple. Une situation déplaisante pour les huguenots les mieux lotis qui décident de s’en aller pour Neuchâtel ou St-Gall. Ces villes ont su profiter de ces personnes compétentes. A Berne, ne […]