D’abord un poste d’évangélisation
En 1897 l’Église Réformée de Lille crée un poste de pasteur auxiliaire et fait appel au pasteur Henri Nick qui exerce son premier ministère depuis 1890 à Mialet près d’Alès (Gard). Pourquoi ? Pour deux raisons : à Lille l’Église a déjà fait une tentative d’évangélisation et souhaite recommencer dans le quartier de Fives qui est fortement isolé de la ville par une voie ferrée, isolé aussi par des fortifications militaires. De plus Henri Nick fait partie d’une promotion de pasteurs de la faculté de théologie de Montauban, dont Wilfred Monod et Élie Gounelle, fortement préoccupée par le Réveil, la prière et surtout l’évangélisation auprès des ouvriers et des plus pauvres.
Ce projet d’évangélisation sur Fives sera au début soutenu financièrement par Lille et par la Mission Populaire. Été 1897 Henri Nick répond positivement à l’appel de Lille et vient s’installer à Fives avec sa famille, mais il aura aussi été fortement encouragé par Élie Gounelle installé à Roubaix depuis 1896 et qui le motive en lui indiquant qu’il va trouver là le terreau idéal pour mettre en œuvre tout ce que ce groupe d’étudiants en théologie fortement orienté vers le social avait imaginé et aussi commencé à mettre en œuvre à Montauban.
Fives est un quartier fortement peuplé d’ouvriers (métallurgies, filatures, tissages…), ouvriers dont l’Église catholique ne se préoccupe pas, ouvriers minés par un alcoolisme qui plonge les familles dans une misère noire. Souvent trois familles sont logées dans une même habitation (dans des courées), chacune dans l’unique pièce de chaque étage.
Henri Nick commence des réunions en louant l’arrière-salle d’un estaminet rue de Flers, avec l’aide de quatre ou cinq familles protestantes (issues du premier essai) et en distribuant des tracts. Du fait de cette situation d’alcoolisme impactant beaucoup de familles il s’appuiera sur la Croix Bleue pour annoncer un message de délivrance et d’espérance.
Mais la cohabitation entre un lieu où l’on boit, chante et danse est peu compatible avec l’annonce de l’Évangile et la lutte contre l’alcoolisme. Le patron du bar trouve qu’entendre chanter des cantiques depuis son bar a un effet néfaste sur sa clientèle Cette cohabitation durera un peu plus d’une année
En quête d’un lieu de culte
Henri Nick cherche donc un nouveau local et trouve un grenier à blé à l’angle de la rue de Rivoli et de la rue La Fontaine, salle qu’il nommera Bonne Nouvelle. Rapidement cette salle plus paisible sera pleine d’enfants le jeudi (jour de congé scolaire) et le dimanche. Beaucoup d’adultes viennent assister aux réunions (moyenne 80 personnes). En novembre 1899 Henri Nick reçoit de la Préfecture de Lille l’autorisation d’y célébrer le culte protestant (demande effectuée par l’Église Réformée de Lille).
Mais pour Henri Nick cela ne suffit pas car il juge que même si l’auditoire grandit régulièrement le lieu manque de visibilité, d’autant que le propriétaire du grenier à blé aménagé lui annonce qu’il ne va pas renouveler le bail de […]