Une paroisse récente
C’est en août 1859 que Claude Émile Jolibois (1813-1894) arrive à Albi comme archiviste départemental. Ancien professeur, révoqué en juin 1849 pour ses idées trop républicaines, il s’est converti au protestantisme en décembre 1852. Avec tout le zèle et l’ardeur du néophyte, il sera l’âme de cette petite communauté très dispersée de protestants albigeois aux origines variées, organisant le culte dans son salon.
Bientôt, il fallut chercher des locaux plus adaptés. Mais ce ne fut pas sans difficulté : on imagine très mal aujourd’hui ce que pouvait être la méfiance qui entourait le protestantisme dans une région fortement catholique.
Une architecture originale
La rue Fontvieille est une rue tranquille du centre d’Albi. En venant du rond-point de la rue de Jalard et du boulevard Soult, on voit soudain surgir une tour en brique aux allures de forteresse. En se rapprochant, on découvre la façade du temple perpendiculaire à la rue (voir photo).
En effet, l’architecte Léon Daures (1877-1973) a voulu cet effet de perspective pour que l’on puisse voir tout le temple, plutôt qu’une simple façade, sans recul, donnant sur une rue étroite. II a voulu que le bâtiment soit placé sur une parcelle de terrain triangulaire pour que le passant puisse voir toute la façade.
Heureuse idée qui permet aussi d’avoir un jardin agréable aux beaux jours. On retrouve aussi le style de Léon Daures à Toulouse, où il a remanié le temple du Salin. Le temple d’Albi est d’ailleurs classé aux Monuments Historiques depuis 2015.
Un temple bien protestant
Le choix architectural s’est porté sur un plan très en vogue depuis le début du xxe siècle, où un renouveau liturgique partiel a cherché à associer les fidèles aux mouvements du culte.
La liturgie d’Eugène Bersier ordonne le culte dans une suite de dialogues officiant-assemblée (mais seul l’officiant parle, l’assemblée chantant répons et cantiques en retour). Le temple a été dessiné dans un style néo-roman qui n’est pas sans rappeler certaines églises suisses. Le rejet hors du centre historique, dans une rue un peu à l’écart, a conduit, à défaut d’ostentation, à la construction d’une tour destinée à être visible.
Le plan proposé comporte une abside, sur laquelle trône la chaire dominant la table de communion. Sans doute pour réduire la facture, c’est finalement un chevet plat qui sera construit. Le parquet et la barrière (qui ne sera enlevée que dans les années 1980) séparent le pasteur et le conseil presbytéral du reste de l’assemblée qui assiste au culte plus qu’elle n’y participe.
Ces choix architecturaux comme celui des versets bibliques, ont été sans doute faits par le seul pasteur. L’inauguration du temple eut lieu le 26 juin 1924 (source : Wikipédia).
Une paroisse vivante malgré sa petitesse
Depuis, la paroisse d’Albi perdure et dure (12 pasteurs depuis 1924). À l’heure actuelle, il y a plus ou moins 120 foyers recensés, des finances saines (qui pourraient être plus florissantes, glisse le président du CP, Bruno Galiber d’Auque), un conseil presbytéral de 9 membres et beaucoup de projets avec l’arrivée