Quand on rencontre des artistes, ou qu’on les lit, la question « quelles sont leurs propres passions artistiques ? » vient assez rapidement en tête. En effet, il y a tellement de peintres, d’écrivains, de musiciens, dont on se dit « Ah bon, ils aiment aussi ça ? »
Les artistes sont à leurs manières des passeurs de témoins…
Ce 25 février, Le vrai monde était celui de Bernie Bonvoisin, célèbre chanteur du groupe « Trust », mais aussi cinéaste de fiction, documentariste (son film sur les réfugiés syriens ou sur les errances de la jeunesse française en temps de pandémie, tous deux diffusés sur LCP) et écrivain.
Bernie Bonvoisin souhaitait parler de deux auteurs : Salluste et Louis-Ferdinand Céline. Nous avons donc entendu des extraits de La guerre de Jugurtha, de Mort à crédit et du Voyage au bout de la nuit, tous lus par la comédienne Judith d’Aleazzo.
Une étudiante en communication, Jeanne Lopez (également comédienne) a lu un texte écrit par Bonvoisin dans son journal de bord en terre de réfugiés : « La danse du chagrin » (éditons Don Quichotte)
La première partie de l’émission est consacrée à l’avance de Bernie Bonvoisin, sa famille, ses héritages moraux et culturels. Puis en seconde partie, sont évoqués ses deux films comme cinéaste de fiction : « Les démons de Jésus » et « Blanche ». Ces deux films, fables populaires et profondes, n’ont rien à envier à des portraits de Ettore Scola ou de Ken Loach. Ils montrent des mondes baroques dont la faconde ne masque pas les mondes intérieurs des personnages. Au contraire, elle les révèle.
« Cerise sur le gâteau de l’émission » : nous avons eu envie de demander à un groupe français contemporain (Emma Sand) de chanter en studio deux titres de Trust : « Certitude, solitude » et « Delenda » (dont le titre rappelle l’expression « Delenda Carthago » et fait le pont entre toutes les périodes de défaites de l’humanité face aux oppresseurs). La voix d’Emma, accompagnée de son guitariste, sur des mots iconiques, et la splendide musique de Norbert Krief prouvent qu’interpréter une chanson, c’est lui donner une autre vie, un autre visage, qui se superpose au premier et en révèle la grandeur.
Pierre Gaffié
Une émission de Fréquence protestante